N° 13 – Extraits de « Chroniques des faits internationaux. La question arménienne massacres 1897 »

page 4 :

Le 15 juin, les troupes régulières unies à des bandes de Kurdes organisées à l'avance et munies de fusils, de haches, de poignards, envahirent la ville de Wan (Van) et mirent tout à feu et à sang : les quartiers arméniens, les maisons et les magasins furent pillés et incendiés ; les femmes déshonorées sous les yeux de leurs maris ; les enfants mâles coupés en deux ; les hommes massacrés. Après quelques jours d'un semblable carnage les consuls européens intervinrent. Les Turcs promirent de mettre un terme à la tuerie ; les Arméniens de leur coté, accèptèrent de cesser la résistance et de livrer soixante otages qu'ils choisissaient dans les vingt-quatre heures. Mais à peine huit heures s'étaient écoulées que ces conventions adoptées de part et d'autre, furent violées par les Turcs qui renouvelèrent soudain leur attaque.


Page 9 : Dans le long martyrologue arménien, il faut faire une place particulière à une victime européenne, le Père Salvator Lilli de Cappadocia. Ce religieux missionnaire de Franciscains de Terre-Sainte, de nationalité italienne, supérieur du couvent de Mudjuk-Deressi, voisin de l'établissement de Marasch dans le villayet d'Alep fut, le 22 novembre 1895, saisi dans son couvent par la troupe turque et, entrainé sur la route, invité à embrasser l'Islamisme ; n'ayant pas accepté, il fut, sur l'ordre du commandant de la troupe, le colonel Mahzar Bey, tué à coups de baïonnette, puis brûlé avec onze de ses fidèles.